Cléo et Pauline sensibilisent au handicap

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Beau moment ce lundi 9 mai à l’école Sainte Anne où Pauline Déroulède, joueuse – et championne – de tennis fauteuil a répondu à l’invitation de Cléo Ginterdaele et de la directrice de l’école.

Cléo est la petite fille qui, à l’âge de trois ans s’est fait renverser en même temps que sa maman par une voiture dont la conductrice âgée avait perdu le contrôle. C’était un samedi de 2015, à proximité du marché de Croix, Cléo avait trois ans.

Pauline a été victime d’un accident dans le même genre de circonstances en 2018 : percutée à 80km/h par la voiture d’un homme âgé de 92 ans qui a « appuyé sur l’accélérateur au lieu du frein ».

Ce n’est rien de dire que la vie de l’une et de l’autre a basculé ces jours-là. Et parallèlement, celle de leurs familles respectives. Et puis, l’une a rencontré l’autre. C’était en juillet 2021 au centre des prothèses. Cléo avait plutôt le moral dans les chaussettes à ce moment-là, entrainant dans sa tristesse celle de ses proches. Cette rencontre a changé leur vie !

Pauline a, tout d’abord, trouvé les mots justes et sut convaincre Cléo de s’adonner à la pratique sportive, source de tant de bienfaits.  Un discours très authentique, elle qui a choisi, au lendemain de l’accident, de devenir sportive de haut niveau, s’entraînant avec assiduité pour gagner les compétitions et obtenir son ticket pour les Jeux paralympiques de 2024 ! La semaine dernière, elle participait, d’ailleurs au championnat du monde par équipe au Portugal qui a vu la France se classer 5e.

Dès leur rencontre, elle a pris Cléo sous son aile, l’invitant tout d’abord au championnat de France à Grenoble. Le déclic a opéré. Cléo pratique, depuis, assidument le tennis deux fois par semaine notamment grâce à la mise à disposition d’un court de tennis municipal pendant la session de sport de sa classe.

Une rencontre avec les enfants

Lundi 9 mai donc, Pauline est venue, aux côtés de Cléo, exprimer avec naturel, aisance et une énergie communicative son parcours, son expérience et son ressenti dans les différentes classes de l’école Sainte Anne, très bien accueillie par l’équipe enseignante et les enfants.

Extraits : « Vous ne vous souvenez plus comment vous avez appris à marcher ? » « La première fois, moi non plus mais la deuxième oui car j’ai dû tout réapprendre. J’ai repris le tennis que je pratiquais debout avant l’accident, là il a fallu le faire en fauteuil, c’était compliqué ».

Explications, aussi, sur le fonctionnement de la prothèse, les notions d’esthétisme, de différence… Comme : « Vous, vous enlevez vos chaussures le soir, nous, nous enlevons notre prothèse. C’est une chance, grâce à la technologie, d’être debout mais c’est fatiguant car c’est lourd, cela demande beaucoup d’énergie. Mais dans la journée, on n’y pense pas trop, on a envie d’une vie normale, la fatigue passe après ».

Sur le regard des autres : « Oui, au début, le regard des gens est gênant. Mais une fois qu’ils t’ont regardée deux ou trois fois, ils passent à autre chose. Quand j’oublie ma prothèse, les gens l’oublient aussi, ils perçoivent le message ». « Cléo est très courageuse. C’est vous aussi qui la faites ne pas se sentir différente ».

Un peu de pratique du tennis fauteuil

En ce 9 mai, l’après-midi, l’ASVH Tennis, a laissé ses installations à la disposition des élèves qui se sont essayés à la pratique du tennis fauteuil sous les conseils de Pauline et de Cléo et de leurs accompagnateurs. Une belle découverte !

Une journée réconfortante aussi pour une famille confrontée à de nombreuses difficultés !

Un engagement sur la sécurité routière

Cléo et pauline ne partagent pas que les courts de tennis. Elles posent aussi sur une photo illustrant une campagne médiatique de sécurité routière avec le soutien du ministère des Transports : « si les conducteurs qui nous ont percutées avaient passé un test d’aptitude, nous aurions encore nos deux jambes » lit-on sur l’affiche.

« C’est un combat pour nous. Nous souhaitons que soit imposée, à un moment, une visite médicale qui dira si l’on a encore la capacité de conduire ou pas et ne plus être dangereux sur la route » commente Pauline.